Pas terrible ; mais presque
Hier, j’ai appris avec la plus grande tristesse la mort de Jean-François Bizot.
Cet homme était (entre autre) le créateur du magazine Actuel et de Radio Nova.
Actuel reste pour moi, le magazine qui a changé mon regard sur la presse quand j’étais ado. Avec Hara-kiri ou Charlie hebdo, c’était un titre de presse où l’on sentait une liberté de ton rafraichissante et bienfaisante.
Commencé en 1968, Actuel fût tout d’abord un journal dédié à la musique jazz (Bizot est avec Frank Tenot le fondateur de TSF) puis progressivement à la culture pop dans son ensemble.
En 1975, le journal se saborde littéralement en clamant que l’underground français est mort et que par conséquent, ils n’ont plus rien à dire.
Ce n’est qu’avec le bouillonnement des années 80 qu’Actuel renaitra de ses cendres pour y devenir un titre phare de la contre culture musicale et de grand reportage (un peu tapageur parfois).
Jean-François Bizot, c’est un peu l’architecte de tout ça, un grand bonhomme à la chevelure à géométrie variable, à la culture insondable et au carnet d’adresse aussi fournis que la BNF. Fan de jazz et de musique du monde et découvreur de talent. La télévision lui doit beaucoup, lui qui ne l’aimait pas trop. Car, c’est lui qui a lancé des petits gars comme Ariel Wisman, Philippe Vandel, Frédéric Taddeï, Jean-Yves Lafesse (quoique je ne soit pas tout à fait sur qu’ils soient tous de l’importance dans de notre culture TV…).
Une certaine presse actuelle lui doit aussi leur existences comme, Technikart pour ne citer qu’eux.
Je terminerais par deux choses. La première est que j’avais très rapidement rencontré Jean-François Bizot une fois alors que je bossais dans un journal dans la capitale et que très surpris et impressionné que j’étais je n’ai pus sortir un mot en sa présence.
La deuxième, c’est une citation du dernier édito d’Actuel paru en janvier 1995 :
« on s’est bien amusé. On a eu peur. On s’est risqué à tout. Quelque-une en sont morts, fauchés ) trente-cinq ans comme Yanne Fagnen, Rémi Favret, Serge Francisque Thomas. Entre autres. Ce numéro raconte des histoires que nous n’avions pas voulu raconter et des enthousiasmes qui doivent rester.
Il est 2000 moins cinq. Excusez-moi, on est pressé d’inventer la suite. »
En tout cas merci M. Bizot.
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